L’Agence Spaciale Européenne a annoncé en mars dernier que la mission Planck lancée en 2009 « a confirmé avec une précision inégalée le modèle cosmologique standard », qui avait été imaginé dans les années 80, pour décrire l’évolution de l’univers dans les premiers instants qui ont suivi le « Big Bang ». Le satellite Plack a permis de dresser une carte du rayonnement fossile sur l’ensemble du ciel produit seulement 380 000 ans après le  Big Bang, ce « fond diffus » nous arrive inchangé et nous livre l’image de ce que fut le Cosmos il y a 13, 8 milliards d’années.

Ce flux de photons (ou grains de lumière) est détectable dans le domaine des ondes radio grâce à un instrument à haute fréquence (HFI). 500 milliards de données analysées révèlent des zones sombres parmi des régions brillantes, empreintes des germes des grandes structures actuelles du cosmos. Les fluctuations dont l’intensité lumineuse varie selon leur taille, délimitent les endroits où la matière s’est plus tard assemblée puis effondrée sur elle-même avant de donner naissances aux premières étoiles, galaxies, amas de galaxies  qui, depuis, s’éloignent les unes des autres à l’infini du fait de l’expansion de l’univers. Cette phase a été précédée d’une autre rapide et violente, « l’inflation » (10-30 seconde avant le Big Bang), l’univers chaud et dense aurait grossi de 10 26 fois pour atteindre la taille d’un pamplemousse puis repris un rythme plus modéré.

Cette observation ne répond pas à toutes les questions : des intensités lumineuses anormales, de mystérieuses ondes gravitationnelles primordiales, d’étranges particules « monopoles magnétiques » restant introuvables, ou encore que l’univers soit homogène et isotrope ((les mêmes particularités en densité de matière et de rayonnement partout)… Mais elle jette un pont entre les sciences de l’infiniment grand et de l’infiniment petit, entre la cosmologie et la physique quantique