Citations extraites d’un article « Apologie du café-philo » de Daniel Ramirez, animateur de café-philos
« Qu’est-ce donc qu’un café-philo ?
Souvent on le définit comme « un lieu de parole et de réflexion partagée », un « lieu de philosophie dans la cité » ; l’encyclopédie participative de référence nous donne cette définition : « une discussion philosophique ouverte à tous, organisée dans un café ou dans un autre lieu public » (…)
Que cherche-t-on dans un café-philo ? Les réponses sont très variées. Je donnerai la mienne. On cherche à penser. La position de l’admirable statue de Rodin, n’est pas la meilleure pour exercer l’activité philosophique, la pensée s’exerce plus dans l’échange langagier, dans la confrontation avec autrui, dans la dialectique. Surtout lorsqu'il ne s'agit pas de chercheurs professionnels, mais de simples citoyens, les possibilités de soumettre à l’examen des questions fondamentales ne sont pas légion. Partager des idées, écouter des arguments, questionner et se laisser surprendre par les énigmes de la vie et du monde contemporain, aiguiser sa pensée critique et approfondir sa lucidité, ce sont des biens de première nécessité (…).
Aucun divertissement ne peut suppléer à la profondeur des idées (qui ne sont jamais gagnées d’avance) ni à la construction collective de la pensée. Je souscris à la phrase assez pascalienne de Pasolini : « la culture est une résistance contre la distraction ».
Beaucoup de choses voudraient nous distraire de l’essentiel dans l’actuelle société du spectacle, remplacer la création par la variété, et in fine, éviter la pensée. Des espaces de réflexion si rares méritent et demandent souci et protection contre des idéologies managériales, tentatives de récupération, marchandisation et instrumentalisation, qui sont toujours à l’œuvre et qui sans vigilance et résistance banaliseraient ce qui nous est le plus précieux et jusqu’à la philosophie elle-même ».
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