Il fait bon rire …


De quoi et pourquoi rions-nous ?

Peut être parce que nous sommes gais, joyeux, heureux ? Peut être parce que « le monde n’a jamais été aussi plein de folie à condamner, aussi plein de gens qui sont fous et ridicules » (dixit Robert Burton 1621) ...

Cette manifestation soudaine et incontrôlée de notre corps dont on sait qu’elle est le « propre de l’homme » est provoquée par des émotions, des états d’esprit. Mépris, raillerie, dérision, orgueil ou à l’inverse bienveillance, joie de vivre… C’est aussi une arme, une technique que de nombreux auteurs manient pour peindre le monde, en donner une certaine vision.

Les humoristes ne seraient-ils pas des philosophes ?....

 Le débat mené dans la bonne humeur a été suivi d'une séquence humour avec Fanny Spinetta, humoriste et comédienne.

Introduction au sujet

Voir quelqu'un tomber, entendre des blagues que nous jugeons absurdes, des mots d'esprit, regarder des dessins humoristiques, des personnages  de  types caricaturaux , comme dans des comédies de Molière...déclenchent  souvent des rires.

 

 Freud dit dans "le Mot d'esprit"que le bon mot est une façon socialement et psychiquement acceptable de faire passer des contenus qui se trouvent maintenus dans l'inconscient par la force du refoulement. Le mot d'esprit triomphe de cette censure, ose dire ce que l'on tait d'ordinaire et le rire partagé avec l'auditeur est l'heureuse manifestation de cette victoire.

 Mais ,qu'est-ce que le rire ? Quelles émotions le provoquent ?

 Physiologiquement , c'est un réflexe qui se manifeste par un enchaînement de petites inspirations saccadées accompagné d'une vocalisation inarticulée plus ou moins bruyante et d' un léger plissement des yeux.

Il est essentiellement causé par une situation comique, burlesque, un chatouillement ou le rire lui-même. C'est , le plus souvent une forme de joie ou de bonheur. Il agit suite à des juxtapositions inattendues, à des situations incongrues, à des anachronismes délibérés.

Il peut être également occasionné par des situations de mépris.

Le rire ne serait -il pas la meilleure arme pour combattre les angoisses, les chagrins, les contrariétés ? Il peut être bruyant, retentissant, sonore, énorme, homérique, argentin, gras, étouffé, gloussant, silencieux ,en particulier celui des yeux, mais aussi une expression de joie mêlée de haine et de mépris.

 Rire de soi, des autres, de ses malheurs est un don précieux, qui nous donne l'occasion un instant de nous affranchir des contraintes que nous nous imposons et dont la société se montre prodigue. Un éclat de rire peut nous faire oublier pendant un moment notre difficulté d'être. "Rire, la chance de nos vies" affirme Philippe Grimbert, psychanalyste. Le rire peut traduire une crainte secrète.

A la XXIIIème conférence Marc Bloch du 12/06/2001 sur la philosophie et le rire, Quentin Skinner dit que, lors d'un débat, si nous provoquons le rire contre nos interlocuteurs , nous avons réussi à les faire mépriser et donc à les diminuer. C'est alors une arme fatale.

 Bergson (1859-1941) dans " le rire pas si drôle que ça" développe l'image d'un rire inquiétant, sombre. Loin d'être pétillant, gai et léger, le rire viendrait, selon lui, remplir une fonction sociale bien précise  de rappel à l'ordre, pour celui qui s'est laissé aller , ce qui constitue une potentielle menace pour la fluidité de la vie sociale. Le rire exerce ainsi une fonction sociale de contrôle et fonctionne ainsi comme un jugement venant sanctionner un comportement social inadéquat. Il est évidemment redoutable , car personne n'aime qu'on se moque de lui.

Si le philosophe goûte le rire, en conclusion , il estime  que ce qui lui "restera en bouche", derrière l'apparence légère et pétillante, c'est "une certaine dose d'amertume ".

 Abderrahmane Moussaoui , dans "Rire en situation de violence, L'Algérie des années 1990", écrit : "Rire dans les moments les plus graves peut être le signe manifeste du mépris ou de l'indifférence à l'égard d'une situation. Il peut signifier également une tentative de juguler ses propres débordements dont on craint les effets dévastateurs...Il peut paraître impromptu."

 D'après Friedrich Hegel "le contraire du rire n'est pas le sérieux, c'est la réalité". Rire d'une réalité

 est le signe de l'incapacité à la verbaliser, la raisonner , mais aussi de la domestiquer. C'est une

 réponse réflexe à ce qui semble difficile à entendre, mais facile à dire et venant d'une sorte d'instinct de préservation.

 Dans des situations dramatiques, le rire vient souvent signaler la détente , la décontraction et la résorption. L'humour est signe de résistance et d'espérance. Le rire rassure.

 Le rire recrée un lien disloqué. Il vient rassurer et aider à domestiquer l'effroyable et l'inconnu.Le rire humanise, car "seul parmi les êtres vivants, l'Homme sait rire" dit Aristote.

Des observations scientifiques montrent que certains animaux (primates, rats …) connaissent aussi le rire. Dans Pantagruel (1533) l'observation de Rabelais "le rire est le propre de l'Homme" est peut-être une manière de distinguer l'Homme de l'animal . Certains psychologues comportementaux objectent que le vrai rire nécessite des pré-requis tels que la conscience de soi ou l'aptitude à s'identifier à autrui et qu'en conséquence les animaux ne rient pas vraiment de la même manière que l'humain. Cette conception du rire se rapporte plus à l'humour qu'au rire en général et donc ce serait l'humour le propre de l'homme et non le rire.

 Quentin Skinner, lors de la même conférence, précise que dès la   fin du XVIème siècle se développe une littérature médicale spécialisée concernant les aspects physiologiques et psychologiques du rire. Le pionnier est Laurent Joubert, médecin à Montpellier. Dans son "Traité du Ris de 1579", il dit que la matière du ris se rapporte à 2 sentiments : l'ouïe et la vue.  "Le style commun de notre rire est toujours la dérision et le mépris".

Descartes, dans les passions de l'âme, souligne "Or encore qu'il semble que le Ris soit l'un des principaux signes de la Joye, elle ne peut toutefois le causer que lorsqu'elle est seulement médiocre, & qu'il y a quelque admiration ou quelque haine meslée avec elle."

Joubert dit également que le rire n'exprime jamais la joie, mais le dégoût. Il dit aussi qu'il est profitable d'encourager l'allégresse chez des individus dotés de tempéraments froids et secs, et donc des cœurs petits et durs. Il accorde donc une place dans l'encouragement de bonne santé. "Le rire aide à expulser la bile noire" (exemple de Démocrite, âgé et bilieux, qui finit par tomber dans une dépression suicidaire et décida de cultiver le rire en se plaçant sur la route de l'absurdité humaine, ce qui lui apporta une cure pour sa condition. Comme l'avait compris Hippocrate, le rire de Démocrite, loin d'être un symptôme de folie, fut probablement le moyen de préserver sa santé mentale. Il dut se faire le spectateur de l' absurdité humaine et se dire que ce spectacle exciterait son mépris, ce qui le ferait rire. Son rire était alors une expression naturelle de mépris). 

 On propose actuellement des thérapies par le rire :

            -Un docteur indien a créé en 1995 la rigologie. Elle s'appuie sur la mécanique du rire et le yoga. Les participants commencent à rire et attendent le fou-rire.

            -École du rire : 10 min. de rire = 40min. de relaxation physique.

Ces pratiques apporteraient plus de confiance en soi, amélioreraient la digestion et faciliteraient l'endormissement. Ce serait une porte aux sentiments.

            -Le " LOL project", créé depuis 7 ans à l'hôpital Robert Debré pour faire du bien aux enfants hospitalisés, en les faisant rire organise des rencontres avec des clowns, par exemple. La présentation d'une photo d'un éclat de rire entraîne le rire de tous,y compris le personnel hospitalier. C'est une source de dérision de soi-même et des autres qui entraîne un lâcher-prise et l'oubli momentané de la maladie dans des moments partagés. Le rire les décontracte.

 Dans les années 1740, le Comte de Chesterfield déclare dans une lettre à son fils, au sujet de la conduite idéale du gentilhomme "qu'il n'est rien de si grossier , de si mal élevé, que le rire audible de sorte que le rire est quelque chose au dessus de quoi les gens sensés et bien nés doivent s'élever...Il est vil et malséant, surtout en raison du bruit désagréable qu'il fait et de la déformation choquante du visage qu'il entraîne quand nous y succombons"...Le rire est facilement restreint par un peu de réflexion et de bienséance" (Quentin Skinner).

 Que dire du rire de Mozart ? Très drôle par la liberté qu'il se donne, le potentiel de légèreté qui traverse sa musique.

 Tout humoriste éprouve un grand plaisir  à entendre leur public rire ensemble, le rire étant communicatif. Que serait l'actualité du monde sans cette ironie nécessaire offerte par nos humoristes? Une chance pour celui qui sait manier l'esprit ou l'humour, de tendre entre le monde et lui un voile qui en change la couleur. Le rire n'est-il pas une chance offerte à l'homme ?

 

Quelques éléments du débat

  La philosophie a tendance à condamner le rire

 Il est aussi prohibé par la religion.

  Les comédies existaient chez les Grecs,

 Emergence du rire, même subversif, chez Molière, avec toujours un rapport à la norme. Au 17ème, au 18ème, on rit, même pour montrer que le rire est asocial. A la révolution, un enfant n'avait pas le droit de rire.

 Dans les mémoires de Casanova, l’ironie est permanente

  --Un film de Charlot ne fait pas toujours rire, alors que l'on pense que c'est universel.

  --Un jeu de mots est transgressif et nécessite une complicité entre l’auteur et le spectateur.

  --Rire de corps de Buster Keaton. Un humoriste rit pour faire rire

  Pourquoi rions-nous ?

-Volonté d'exprimer les cas occasionnant le rire, souvent différents selon les civilisations.

  -Rire décalé, par exemple, des fous rires lors des obsèques d'êtres chers. Plus les choses sont graves, plus on a envie de rire pour s'en sortir, pour surmonter.

  - Le rire a une fonction sociale qui évolue selon les époques. Il se différencie souvent de l'humour qui peut avoir besoin d'un apprentissage.

  -Le rire d'un animal, d'un enfant en bas-âge en réponse à la "chatouille" sont sans rapport avec la conscience.

  -Rire et larmes : autre sujet de réflexion...

  

Citations sur le rire

Alain :

« L'esprit est ce qui se moque de tout ».

Alain, Définitions, Bibl. de la Pléiade, Les arts et les dieux, p. 1056.

 Hobbes :

« La passion du rire n’est rien d’autre qu’une gloire soudaine, et dans ce sentiment de gloire, il est toujours question de se glorifier par rapport à autrui, de sorte que lorsqu’on rit de vous, on se moque de vous, on triomphe de vous et on vous méprise. »

Hobbes, Element of Law, 1540.

 Spinoza :

Distinction entre plaisanterie et raillerie :

« Entre la moquerie et le rire, je fais une grande différence. Car le rire, tout comme la plaisanterie, est une pure joie ; et par suite, à condition qu'il ne soit pas excessif, il est bon par lui-même. Et ce n'est certes qu'une sauvage et triste superstition qui interdit de prendre du plaisir. Car, en quoi convient-il mieux d'apaiser la faim et la soif que de chasser la mélancolie ? Tels sont mon argument et ma conviction. Aucune divinité, ni personne d'autre que l'envieux ne prend plaisir à mon impuissance et à ma peine et ne nous tient pour vertu les larmes, les sanglots, la crainte, etc., qui sont signes d'une âme impuissante. Au contraire, plus nous sommes affectés d'une plus grande joie, plus nous passons à une perfection plus grande, c'est-à-dire qu'il est d'autant plus nécessaire que nous participions de la nature divine. C'est pourquoi, user des choses et y prendre plaisir autant qu'il se peut (non certes jusqu'au dégoût, car ce n'est plus y prendre plaisir) est d'un homme sage. »

Spinoza, Ethique, IV, 45, scolie.

 Comte-Sponville :

Sur la distinction humour et ironie :

« On peut plaisanter de tout : sur l'échec, sur la guerre, sur la mort, sur l'amour, sur la maladie, sur la torture... Encore faut-il que ce rire ajoute un peu de joie, un peu de douceur ou de légèreté à la misère du monde et non davantage de haine, de souffrance ou de mépris. »

« L'ironie rit de l'autre (ou du moi dans l'autodérision, comme d'un autre) ; l'humour rit de soi ou de l'autre comme de soi-même, et s'inclut toujours, en tout cas, dans le non sens qu'il instaure ou dévoile. »

« L'humour est une conduite de deuil (il s'agit d'accepter cela même qui nous fait souffrir), ce qui le distingue à nouveau de l'ironie, qui serait plutôt assassine. L'ironie blesse, l'humour guérit. L'ironiepeut tuer, l'humour aide à vivre. L'ironie veut dominer, l'humour libère. L'ironie est impitoyable, l'humour est miséricordieux. L'ironie est humiliante, l'humour est humble. »

André Comte-Sponville, Petit traité des grandes vertus, ch. 17 : l'humour.

 Socrate :

Sur l'ironie socratique :

C'est une ignorance simulée, s'exprimant en des interrogations naïves, que Socrate employait pour faire découvrir à ses interlocuteurs leur propre ignorance :

« Socrate laissait à l'étrangeté des conséquences auxquelles il vous avait conduit, le soin de vous ouvrir les yeux sur ses véritables intentions, se contentant de les marquer par un sourire. C'est la fameuse ironie (...) qui n'avait de sceptique que l'apparence. »

Victor COUSIN, Hist. gén. philos., 1861, p. 124

  

Beaumarchais :

« Je me presse de rire de tout, de peur d'être obligé d'en pleurer. »

Beaumarchais, Le Barbier de Séville, I, 2. 

 Aristote :

« l'homme est le seul animal qui ait la faculté de rire. »

Partie des Animaux, livre III, ch 10.

 

Nietzsche :

«  L’homme souffre si profondément qu’il a dû inventer le rire. L’animal le plus malheureux et le plus mélancolique est comme de bien entendu le plus allègre ».

Nietzsche. Fragments posthumes.

 

« J’irais jusqu’à risquer un classement des philosophes suivant le rang de leur rire. » Nietzsche a une violente aversion pour les philosophes qui, comme il le dit, « ont cherché à donner mauvaise réputation au rire »

Nietzsche, Par delà le bien et le mal.

« Nous devons de temps en temps nous reposer de nous-mêmes en jetant d'en haut un regard sur nous-mêmes, et, avec un éloignement artistique en riant sur nous-mêmes ou en pleurant sur nous-mêmes ; nous devons découvrir le héros et de même le bouffon qui se cachent dans notre passion de connaissance, nous devons quelquefois nous réjouir de notre folie pour pouvoir continuer à éprouver de la joie à notre sagesse ! Et c'est précisément parce que nous sommes en dernière instance des hommes lourds et sérieux, et plutôt des poids que des hommes, que rien ne nous fait tant de bien que le bonnet de bouffon : nous en avons besoin à l'égard de nous-mêmes - nous avons besoin de tout art insolent, planant dans les airs, dansant, moqueur, enfantin et bienheureux pour ne pas perdre cette liberté qui se tient au-dessus des choses que notre idéal exige de nous. Ce serait pour nous une rechute que de tomber, en raison précisément de notre probité susceptible, au beau milieu de la morale et par amour pour des exigences excessivement sévères que nous nous imposons à cet égard, de nous transformer en monstres et en épouvantails de vertu. Nous devons aussi pouvoir nous tenir au-dessus de la morale - et pas seulement nous tenir avec la raideur anxieuse de celui qui craint à chaque instant de glisser et de tomber, mais aussi planer et jouer au-dessus d'elle ! Comment pourrions-nous pour ce nous passer de l'art, tout comme du bouffon ? »

Friedrich Nietzsche, Le Gai Savoir (1882), Livre II, § 107, trad. P. Wotling.

 

Jean de léry :

En 1556,  Jean de  Léry, calviniste convaincu,  s’installe dans  la petite communauté de la « France

Antarctique ». En 1578, il relate son expérience dans l’Histoire d’un voyage en terre de Brésil. Une de ses plus grandes surprises fut de constater que les Indiens riaient sans cesse : « ils ne font que rire ».   «Les Européens font rôtir une poule ? Les Indiens s’attroupent « se riant et se moquant de nous ». Ils rient de ces blancs qui ne cessent de parler en mangeant, qui ont des vêtements bizarres, etc. Ils rient des événements les plus horribles comme les actes de cannibalisme. (...) Jean de Léry est perplexe.

Que signifie ce rire perpétuel, mystérieux, ambivalent. Exprime-t-il l’innocence originelle, la joie dionysiaque d’une liberté totale ? Ne traduit–il pas plutôt la perversion satanique d’une humanité qui n’a pas été rachetée par le péché originel ? »

Georges Minois, Histoire du rire, Paris, Fayard, 2000, p. 47.

 Bergson :

 Le rire : « du mécanique plaqué sur du vivant » :

 « Un homme, qui courait dans la rue, trébuche et tombe : les passants rient. On ne rirait pas de lui, je pense, si l'on pouvait supposer que la fantaisie lui est venue tout à coup de s'asseoir par terre. On rit de ce qu'il s'est assis involontairement. Ce n'est donc pas son changement brusque d'attitude qui fait rire, c'est ce qu'il y a d'involontaire dans le changement, c'est la maladresse. Une pierre était peut-être sur le chemin. Il aurait fallu changer d'allure ou tourner l'obstacle. Mais par manque de souplesse, par distraction ou obstination du corps, par un effet de raideur ou de vitesse acquise, les muscles ont continué d'accomplir le même mouvement quand les circonstances demandaient autre chose. C'est pourquoi l'homme est tombé, et c'est de quoi les passants rient. (...) Ce qu'il y a de risible dans un cas comme dans l'autre, c'est une certaine raideur de mécanique là où l'on voudrait trouver la souplesse attentive et la vivante flexibilité d'une personne. »

« Cette raideur est comique et le rire en est le châtiment ».

« Le comique exige donc enfin, pour produire tout son effet, quelque chose comme une anesthésie momentanée du cœur. Il s'adresse à l'intelligence pure ».

Bergson, Le rire, 1900.

 

 Descartes :

« Or encore qu’il semble que le Rire soit l’un des principaux signes de la Joye, elle ne peut toutefois le causer que lorsqu’elle est seulement médiocre, & qu’il y a quelque admiration ou quelque haine meslée avec elle. »

Descartes, Les passions de l'âmes, 1648.

 Cicéron :

« La province convenable du rire est restreinte aux questions qui sont en quelque mesure soit indignes soit difformes. Car la cause principale sinon unique du rire est le genre de remarques qui relèvent ou désignent, d’une façon qui n’est pas en soi inconvenante, quelque chose qui est en soi inconvenant ou indigne. »

De l'éloquence, Livre II, De ridiculis.

 

Sartre :

Dans l'ironie, l'homme anéantit (...) ce qu'il pose, il donne à croire pour n'être pas cru, il affirme pour nier, il nie pour affirmer, il crée un objet positif mais qui n'a d'autre être que son néant 

SARTRE, Être et Néant, 1943, p. 85.

 

Desproges :

« On peut rire de tout mais pas avec n'importe qui. »

 Vian :

L'humour : « la politesse du désespoir ».

 Breton :

L'humour noir : « une révolte supérieure de l'esprit ».

André Breton, Anthologie de l'humour noir, Paris, 1966, p.16